Montagne des villes
Video
Berlin, 2023
camera assistant: David Jacobs
2 min.26 / 16:9, 4K

City mountain
Have you seen the mountain at the end of the street?
It wasn’t there yesterday, and then one fine morning it suddenly rose out of the urban landscape.
Uncertain, and still surprised to be there.
Normally, no doubt because of its fragility, it would be protected by red and white stripes or squared lines. But here it is, accessible to everyone, inviting me to explore its slopes.
What it doesn’t realise is that it will soon be replaced by a skyscraper which will reach for the clouds. In vain.
She doesn’t know that she herself is nothing more than a heap of sand, dust and all kinds of rubbish, haphazardly piled up in one of those ’empty’ spaces where bees gather ‘weeds’, and where hedgehogs and mice had a duplex overlooking Köpenicker Straße until recently. It’s not the most beautiful view in Berlin, but it’s a microcosm buried in its own existence.
What a pleasure it is to climb this mound and discover this open-air street corner!
Ever since I first came across one of them lying on the tarmac, I have looked at them as miracles of nature.
Yet there’s nothing natural about them; they remind me of the lines found in ‘wild’ landscapes, such as dunes or glaciers, whose silhouettes stand out against the sky and slowly disappear over time.
What if this mountain of cities remained, grew, and caught up with the buildings in this race to the skies? It would invite every passer-by in search of the horizon to climb it.
Overgrown with weeds, thistles, poppies and violets, it could become part of the atypical urban landscape.
Elma Riza (Translate from French)
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This project is a video-performative study of changing urban spaces, more commonly known as construction sites. The mountains of sand that appear and disappear as urban developments are replaced by new buildings, gradually altering the urban landscape.
The presence of these mountains, however small they may be in the city, interests me for their ephemeral aspect, but also for what they convey of the imaginary, or of their association with a “wilder” landscape, such as the desert. There’s a certain poetry in the act of climbing these mountains before they disappear to make way for skyscrapers.
‘Space and freedom are expressed in walking, and this knowledge lives in everyone’s imagination (…)’. Richard Long
Montagne des villes
As-tu vu cette montagne au bout de la rue ?
Elle n’était pas là hier et soudain un beau matin elle s’élève dans le paysage urbain, incertaine et encore surprise d’être là.
Normalement – à cause de sa fragilité sans doute – elle devrait être protégée par des lignes quadrillées ou encore des bandes rouges et blanches. Elle est là accessible à chacun et m’invite à parcourir ses coteaux.
Ce qu’elle ne sait pas, c’est qu’elle sera bientôt remplacée par un gratte-ciel, qui se vante de toucher les nuages. En vain.
Ce qu’elle ne sait pas, c’est qu’elle-même n’est qu’un amas, forme hasardeuse faite de sable, de poussière et de rebus de toutes sortes, amoncelée sur un de ces espaces « vides », où les abeilles se plaisent à butiner les « mauvaises » herbes, où les hérissons et les souris avaient encore récemment un duplex avec vue sur la Köpenicker Straße. Pas la plus belle vue de Berlin en soit mais un microcosme enseveli avec sa propre existence.
Quel plaisir de grimper sur ce monticule pour découvrir ce coin de rue à ciel ouvert !
Depuis que je l’ai rencontrée et que j’aperçois une de ses sœurs posée sur le macadam, je ne peux m’empêcher de les regarder comme des miracles de la nature.
Pourtant elle n’a rien de naturel, mais elle me rappelle les lignes voyageuses appartenant aux paysages « sauvages », des dunes ou des glaciers, dont les silhouettes se découpent dans le ciel et qui disparaissent lentement dans le temps.
Et si cette montagne des villes, restait, s’agrandissait et rattrapait les immeubles dans cette course vers les hauteurs ? Invitant chaque passant en quête d’horizon à escalader son dos.
Elle pourrait, envahie par les herbes folles, les chardons, les coquelicots et les violettes, appartenir aux paysage atypiques de nos villes.
Elma Riza, 2025
Ce projet est une étude vidéo-performative des espaces urbains en mutation, plus connus sous le nom de chantiers de construction. Les montagnes de sable qui apparaissent et disparaissent au fur et à mesure des aménagements urbains sont remplacées par de nouveaux bâtiments, modifiant peu à peu le paysage urbain.
La présence de ces montagnes, aussi petites soient-elles dans la ville, m’intéresse pour leur aspect éphémère, mais aussi pour ce qu’elles véhiculent d’imaginaire, ou d’association avec un paysage plus “sauvage”, comme le désert. Il y a une certaine poésie dans le fait de gravir ces montagnes avant qu’elles ne disparaissent au profit des grattes-ciels.
“L’espace et la liberté s’expriment dans la marche, et ce savoir vit dans l’imagination de chacun, qui est aussi un autre espace.” (Richard Long)